Revendiquons ensemble la RRRévolution !
La production animale industrielle contribue massivement au réchauffement climatique, aggrave la faim dans le monde et les pénuries d’eau, met en péril la sécurité d’approvisionnement, n’est pas saine et porte atteinte à la dignité animale. Il existe aujourd’hui un nombre incroyable d’alternatives saines, durables et respectueuses des animaux. C’est pourquoi nous revendiquons l’introduction des principes 3R – Réformer, Réduire, Remplacer – pour les animaux d’élevage suisse.
Les principes 3R font partie d’un concept appliqué dans la recherche sur les animaux. Il existe aujourd’hui un large consensus sur le fait que la recherche impliquant des animaux soulève des questions éthiques difficiles. Cette prise de conscience a donné naissance à des règles qui, depuis qu’elles sont appliquées en Suisse, ont entraîné un recul sensible des expériences sur les animaux. La règle la plus importante est celle qui stipule qu’il n’est permis de nuire à un animal uniquement s’il peut être prouvé qu’il n’existe aucune alternative valable. Or, dans l’agriculture, des millions d’animaux sains sont tués après quelques mois de vie, sans qu’il soit nécessaire d’apporter la moindre preuve de l’absence d’alternative.
C’est particulièrement révoltant, puisque les enjeux sont bien moindres dans le domaine de l’élevage que dans celui de la recherche. Le développement de nouveaux médicaments sauve potentiellement d’innombrables vies, alors que la consommation de produits d’origine animale constitue surtout une expérience gustative de courte durée. Ainsi, s’il y a un devoir de chercher des alternatives à l’expérimentation animale, celui-ci devrait être d’autant plus fort dans l’agriculture. Les principes 3R – Réformer, Réduire, Remplacer – bien connus dans la recherche doivent donc également être appliqués dans l’agriculture.
L’article 22 de la loi sur la protection des animaux stipule que « [la Confédération] encourage […] le développement, la reconnaissance et l’application de méthodes qui peuvent remplacer des expériences sur les animaux ou réduire soit le nombre des animaux utilisés, soit les contraintes qui leur sont imposées ». Le même principe doit s’appliquer à l’agriculture. L’élevage doit être moins douloureux (Réformer), réduit quantitativement (Réduire) et – si possible – obligatoirement remplacé par des alternatives (Remplacer). C’est pourquoi nous revendiquons l’application des principes 3R à tous les niveaux de la politique agricole et alimentaire nationale, cantonale et communale de la Suisse.
Notre système actuel de production animale industrielle doit également urgemment être abandonné pour des questions de durabilité. Selon une étude d’Agroscope, les produits d’origine animale sont responsables de 85 % des émissions agricoles en Suisse. Mais ce n’est pas tout : la Suisse importe actuellement 1,4 million de tonnes par an de fourrage pour les animaux (cette quantité correspond quasiment à la surface de l’ensemble des terres agricoles suisses) et une grande partie des terres arables est utilisée pour la production de concentrés destinés à nourrir les animaux d’élevage. Enfin, la production animale industrielle entraîne une augmentation locale des émissions d’ammoniac et met en danger la biodiversité indigène.
En septembre 2015, la Suisse s’est engagée à atteindre les objectifs de durabilité de l’Agenda 2030. À l’heure actuelle, nous raterions tous les objectifs pertinents pour l’environnement. L’une des principales raisons ? L’agriculture.
Aidez-nous à faire pression sur la politique suisse et à ancrer les principes 3R dans l’agriculture suisse.